Je rattrape mon retard
Et aussi : une femme qui se transforme en chien, un shooter à trois points, la fin de Burning Man et de quoi faire bouger son fessier.
Hello à tous !
Je m’appelle Samuel Markiewicz, et tu lis Hello, Sam !
Une newsletter qui t’apprendra à devenir champion de karaoké.
Non, en vrai, je ne suis moi même pas champion de karaoké, donc je parle surtout d’humains et de tech. Si malheureusement cette perspective te déçoit, tu peux facilement te désabonner ici.
Si tu es nouveau ici, bienvenue au club ❤️, et bonne lecture !
Hello dear !
Ça fait une bonne demi heure que je fixe une page vide comme un blaireau, incapable d’écrire quoi que ce soit. Que je me pose les traditionnelles questions : est-ce que j’ai quelque chose à dire ? (oui, bah oui, bien sur que t’as quelque chose à dire), est-ce que j’ai quelque chose de pertinent à dire ? (oui, probablement, peut-être), est-ce que…
Bon, déjà, on s’est pas écrit/lu la semaine dernière.
Toute mon énergie est passée dans l’écriture de la cérémonie de mariage de mes potes. J’avais plus rien à donner. Et tu te souviens ? Pas de pression.
C’était une expérience cool. Flippante mais cool. Parler devant 80 personnes, essayer de les faire rire, de les émouvoir… ne pas planter la cérémonie de tes potes (surtout).
C’est un exercice très différent de ce que j’ai l’habitude de faire, écrire pour d’autres. L’écriture d’articles, de newsletters est un exercice très autocentré, très égoïste.
OK, j’écris pour toi, j’écris pour te parler, mais je te raconte ma vie (sans nécessairement attendre que tu me racontes la tienne; mais tu peux si tu veux, je serais tout ouïe), et je suis planqué, pépouze, derrière mon écran.
Là, le jeu est d’être à la fois en avant (un truc qu’on appelle être authentique, ou avoir un ton), et très en retrait (come on, c’est une cérémonie, pas un one man show). Un exercice d’équilibriste que j’ai adoré (en plus de la joie immense de passer ce moment avec mes potes).
T’as un peu de temps devant toi ? Je suis d’humeur à raconter ma vie aujourd’hui.
Si t’as pas le temps, file direct à la section Hyperliens.
Sinon, prends un café, on y va.
Le truc là-dedans, c’est que je me retrouve à écrire de plus en plus, un peu partout.
Et écrire est justement la chose que je me suis le plus retenu de faire depuis des années. Curieux, hein ? Va pas me demander pourquoi, je pense que je pourrais te donner des tas de raisons plus ou moins valables.
La flemme, l’absence de légitimité, la flemme, l’absence de talent… j’ai déjà mentionné la flemme ?
Seulement, voilà, j’approche des 40 balais et je me suis pris assez de coups de lattes dans la tronche (au propre comme au figuré), pour me dire : OK, vas-y, fais le.
Dont acte.
Dans les autres trucs curieux qui m’arrivent, je me suis découvert une passion pour la marche, et la randonnée pédestre.
Tiens, hier, j’étais parti pour faire une petite course (celle que tu fais au supermarché, pas l’autre), et je me suis retrouvé à me barrer dans les champs et à faire une crapahute de 7kms. Comme ça, l’air de rien.
Comme tu le sais, je suis pas le plus sportif du crew.
Mais j’ai du me mettre à la marche avant mon opération, histoire d’être le plus en forme possible (je faisais aussi du fitness, mais ça, ça a du mal à adhérer).
Clairement, la marche, c’est pas le truc le plus exaltant sur le papier, mais plus on en fait, plus on finit par y trouver du charme.
Le charme en question réside à mon sens dans deux facteurs.
Un, le retour à l’aventure. Bah quoi c’est vrai, c’est quand la dernière fois que t’es sorti des sentiers battus ? Que t’as changé de route, juste pour voir ? Moi ça faisait des lustres… et intérieurement, ça me rendait dingue. Même si je ne l’ai découvert que maintenant.
Je kiffe retrouver cette liberté de trouver un chemin, de le suivre, et de voir jusqu’où j’irai comme ça (bon, j’en fais des caisses là, mais je suis pas Indiana Jones, on est d’accord).
Et puis, c’est kiffant ces balises planquées qui t’indiquent la route !
On a l’impression d’appartenir à une société secrète, Da Vinci code style !
Deux, la coupure, et la reconnection.
Quand je pars, je fous le téléphone en mode avion (je ne garde que ma montre en cellulaire - je m’arrange pour avoir le plan hors-ligne si besoin). Pas de notifs, nada.
Les premiers kilomètres j’ai 15000 pensées qui s’incrustent, mais elles finissent par se barrer au fur et à mesure, et là… Là, c’est royal.
Parce que c’est généralement vers ce moment que je me suis enfoncé assez loin dans la nature pour ne plus entendre le bruit des voitures, et juste celui du silence, du vent, ou des oiseaux. Parfois, juste le bruit de mes pas.
Et cette sensation… cette sensation est magique.
Lorsque je me bouge, j’emporte aussi mon appareil photo.
Parce qu’hormis le son, je suis aussi beaucoup plus attentif à ce que je vois. Les lumières, les couleurs. Un détail par ci, par là. Un angle particulier.
Et je shoot.
Et ça me fait un bien fou. Ecrire, marcher, faire de la photo...
Des trucs tout cons, qui mine de rien m’apportent gros.
Des graines que j’ai semé, et qui lentement mais surement prennent, et finiront par former quelques chose de nouveau. Peut-être, de plus beau.
Tu vois, maintenant que je te parle de tout ça, je m’aperçois qu’il existe des connections. Des (hyper)liens.
Ecrire, marcher, même combat. Les premiers mots, comme les premiers kilomètres sont les plus difficiles. Les plus belles découvertes arrivent passé un certain temps.
Le côté méditatif aussi.
Dans les deux cas, c’est partir à l’aventure. Se lancer sur un chemin, sans trop savoir où il mènera.
C’est trouver un rythme, une cadence.
C’est faire attention aux détails. A ce qui est devant nos yeux, ou dissimulé. A ce qu’on imprime, et à ce qu’on cache entre les lignes.
C’est partir à la rencontre des autres, et bien évidemment, de soi-même.
Ouais, bon, au final, j’ai fait plus long que ce que j’aurais cru.
(Et aussi plus de diversions que ce que j’aurais cru).
J’espère que je ne t’ai pas perdu en route.
Avant que tu partes, il y a une phrase qui m’obsède en ce moment.
Elle est tirée d’une interview de David Foster Wallace (et d’un bouquin qui porte le même nom) : “Même si, au bout du compte, on devient évidemment soi-même”.
Même si, en chemin, on devient évidemment soi-même.
Hyperlien(s)
📚 Je suis tombé sur le livre La nuit chienne de Rachel Yoder, en voyant le trailer du film qu’ils en on fait (lien). C’est l’histoire d’une mère au foyer qui pense se transformer en chien. J’ai dépassé la moitié du livre et jusque là, c’est très bien. Corrosif, malaisant, mais très bien !
🍿 J’ai vu Mégalopolis de Coppola. J’ai essayé de décrire ce que j’en ai pensé dans un thread si ça t’intéresse (lien). Si tu veux la version courte : ni un chef d’oeuvre inoubliable, ni la bouse annoncée, mais définitivement une pièce de cinéma qui marque les esprits et la rétine pourvu qu’on le considère pour ce qu’il est : un caprice XXL de cinéphile.
🌞 J’ai aussi terminé Sunny (lien) une série Apple TV dont je t’avais déjà parlé. Pas mal. Surtout l’esthétique, et le point de vue sur ce que peut/pourrait apporter la robotique dans nos vies. Mon bémol : j’aurais préféré que la série soit un one-shot, et n’appelle pas nécessairement une autre saison.
🏀 Toujours, et encore (mais promis après j’arrête) dans la catégorie “J’ai vu” : le documentaire Underrated (lien) sur Stephen Curry (le meneur de Golden States qui nous a explosé aux JO). Je kiffe les documentaires, et encore plus les documentaires sur le sport. Celui-ci est pas le plus dingue que j’ai vu (en gros, pas The Last Dance), mais il se laisse regarder avec plaisir.
🎧 J’ai écouté (et dansé sur) Get me the good stuff de Jade Hairpins (pour ceux qui connaissent, une partie du groupe Fucked Up (que j’adore, (et hop, ni vu ni connu, triples parenthèses; c’est ma news, je fais ce que je veux, na))); et aussi Boomslang de Johnny Marr.
🤓 Je me suis rappelé que j’étais abonné à Wired, et j’ai lu deux articles passionnants (en English, sorry). Le premier sur la nécessité d’éduquer les enfants à l’IA (lien), et qui donne des billes à l’édito (ouais, bien grand mot) de ma dernière news. Le second, édifiant, sur la fin très probable du Burning Man, et son opportunité de résurrection (lien). Où quand les catastrophes naturelles foutent les riches dehors pour laisser place à l’esprit communautaire.
🎾 Enfin, j’ai appris que visiblement, le tennis serait le sport le plus sain (lien). Et non, je ne m’y mettrai pas, pas plus sur je ne me mettrai à regarder Roland Garos. Mais si ça te dit, fonce !
👝 Doggy Bag
Un petit podcast qui t’explique ce qu’est la “Fenêtre d’Overton” ou comment une idée radicale devient acceptable en politique - lien.
LE guide des nouveautés iOS et iPad OS, y’a pas plus complet, hormis le manuel - lien.
Une petite larme en apprenant la disparition de l’excellent site iMore pour les raisons suivantes :
”iMore quitte la scène à un carrefour crucial pour la publication en ligne, où la bataille pour le temps et l'attention des lecteurs est plus exigeante que jamais, et les avancées de l'IA et les méthodes de découverte de recherche susmentionnées compliquent encore davantage les règles du jeu.”
Voilà c’est fini pour cette semaine !
J’espère que tu trouveras ton bonheur dans tout ce bazar.
Comme à chaque fois, n’hésite pas à partager si le contenu t’as plu.
Tu peux aussi m’envoyer des recommandations ou réagir par mail, ici : hellosam@substack.com
En attendant la prochaine news, prends soin de toi, laisse les autres prendre soin de toi, et à bientôt !
😘❤️